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In the case of Phillips v. the United Kingdom of 5 July 2001, the European Court of Human Rights “considers that, in addition to being specifically mentioned in Article 6 § 2, a person’s right in a criminal case to be presumed innocent and to require the prosecution to bear the onus of proving the allegations against him or her forms part of the general notion of a fair hearing under Article 6 § 1 (see, mutatis mutandis, Saunders v. the United Kingdom, judgment of 17 December 1996, Reports 1996-VI, p. 2064, § 68). This right is not, however, absolute, since presumptions of fact or of law operate in every criminal-law system and are not prohibited in principle by the Convention, as long as States remain within certain limits, taking into account the importance of what is at stake and maintaining the rights of the defence (see Salabiaku v. France, judgment of 7 October 1988, Series A no. 141-A, pp. 15-16, § 28)”.
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72. On ne peut donc interpréter cette disposition aussi comme une obligation d’instituer le renversement de la charge de la preuve dans le cadre d’une procédure pénale pour déclarer la personne accusée coupable d’une infraction. Dans l’affaire Phillips c. le Royaume-Uni du 5 juillet 2001, la Cour européenne des droits de l'homme « considère qu’en sus d’être expressément mentionné à l’article 6 § 2, le droit d’une personne impliquée dans une affaire pénale d’être présumée innocente et de considérer que c’est au ministère public qu’il incombe de prouver les allégations dont elle fait l’objet fait partie intégrante de la notion générale d’un procès équitable au regard de l’article 6 § 1 (voir, mutatis mutandis, Saunders c. le Royaume-Uni, arrêt du 17 décembre 1996, Rapports 1996-VI, p. 2064, § 68). Toutefois, ce droit n’est pas absolu, dans la mesure où des présomptions de fait ou de droit opèrent dans chaque système de droit pénal et ne sont pas interdites, en principe, par la Convention dès l’instant que les Etats restent dans certaines limites, tenant compte de l’importance de l’enjeu et garantissant les droits de la défense (voir Salabiaku c. France, arrêt du 7 octobre 1988, Série A n° 141-A, pp. 15-16, § 28) ». Dans l’affaire Phillips, la présomption légale n’a pas été appliquée pour permettre de déclarer plus facilement la personne accusée coupable d’une infraction à la législation sur les stupéfiants, mais pour permettre à la Cour de fixer d’une manière appropriée le montant d’une décision de confiscation une fois acquise la condamnation pour ladite infraction en matière de stupéfiants. La Cour européenne des droits de l'homme a estimé qu’en pareil cas, le recours aux présomptions légales, assorties des garanties appropriées (dont elle a constaté l’existence), n’était pas contraire à la CEDH ni au Protocole n° 1 y relatif.
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