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En raison de préoccupations concernant la présence de l’antibiotique vétérinaire monensin (MM : 671 Da) dans l’eau et les aliments pour animaux, la mise au point d’une méthode de détection rapide s’imposait. Dans la présente étude, nous avons isolé quatre fragments variables à chaîne unique (scFv) spécifiques du monensin d’une banque de phages hyperimmunisés provenant de splénocytes d’une souris immunisée par du monensin conjugué à de l’albumine bovine. Les séquences codantes des scFv ont été modifiées dans l’ordre 5′-VL-linker-VH-3′, où l’adaptateur code les acides aminés Gly10Ser7Arg. Nous avons effectué trois cycles de sélection contre du monensin conjugué à de l’ovalbumine de poulet et à de l’hémocyanine de patelle, en alternance. Au troisième cycle de sélection, nous avons utilisé deux stratégies distinctes, lesquelles différaient dans le nombre de lavages et la concentration des conjugués d’enrobage, pour sélectionner des agents liants spécifiques du monensin. En tout, nous avons recherché les liaisons spécifiques des conjugués de monensin chez 376 clones obtenus aux cycles deux et trois, et nous avons séquencé les clones positifs. Nous avons observé que 80 % des clones du cycle trois contenait un codon non sens. Après le retrait de ce codon par mutagenèse dirigée, nous avons sous-cloné dix agents liants portant des séquences d’acides aminés différentes dans le vecteur pMED2 pour expression soluble dans la souche HB2151 d’Escherichia coli. Quatre de ces scFv se sont liés au monensin libre, comme nous l’avons déterminé à l’aide des essais compétitifs de polarisation de fluorescence. Les valeurs de CI50 étaient comprises entre 0,031 et 231 μM. Une épreuve de réaction croisée contre la salinomycine, le lasalocide A, la kanamycine et l’ampicilline a révélé que les deux meilleurs agents liants étaient hautement spécifiques du monensin.
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