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Cependant, certaines des préoccupations exprimées par les ministres ACP ont directement trait aux accords commerciaux agricoles internes, l’insistance de la CE pour le retrait de toutes les barrières internes au commerce ayant des implications profondes pour les accords commerciaux sur les produits agricoles sensibles dans certaines régions ACP (voir l’analyse région par région ci-dessous). Les dispositions proposées par la CE en matière de droits NPF suscitent également quelques craintes en raison du précédent qu’elles pourraient créer en étendant automatiquement à l’UE tous les engagements pris dans n’importe quel autre accord bilatéral. Il s’agit là d’un effet indirect, lié à la politique des négociations. Si de telles dispositions sont incluses dans les accords commerciaux avec l’UE, alors d’autres membres de l’OMC, y compris les exportateurs agricoles de pays plus avancés très compétitifs, pourraient légitimement réclamer un traitement similaire dans les accords de libre-échange Sud-Sud ultérieurs. Le rejet d’une telle demande pourrait alors s’avérer politiquement très difficile, si la clause NPF a été incluse dans l’ALE avec l’UE. Cela pourrait avoir des incidences profondes pour le développement agricole dans les ACP. Dans certaines régions, il demeure des points d’interrogation concernant le traitement spécial pour les produits alimentaires et agricoles dans le cadre des règles d’origine, en particulier dans les régions ACP ayant un potentiel agricole limité. Enfin, les incidences des APE bilatéraux intérimaires pour les pays non PMA voisins n’ayant pas encore signé suscitent de vives inquiétudes, plusieurs pays craignant que ces accords ne dictent très largement l’issue des négociations futures cherchant à restreindre l’ampleur de la libéralisation.
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