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Als enkeling in hun gezelschap kon ik voor niemand gevaarlijk zijn en ik rekende erop, anders dan buiten waar kollectieve haat werd uitgedragen, hier vriendelijkheid te vinden, zelfs al was deze doorspekt met scepsis en nieuwsgierigheid.
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J'allai dans un petit café à l'autre bout de la place. Il était rempli de jeunes et réonnait de propos agité et de musique. Je me mis au comptoir et commandai de l'eau. Avec mon uniforme bleu, mes outils à la ceinture et mes grandes bottes de pompier, j'étais visiblement un étranger. Isolé dans la meute, je ne pouvais être dangereux pour personne, et j'espérais qu'ici - à la différence de dehors où l'on portait un vêtement de haine collective - on m'accueillerait amicalement, avec un mélange de scepticisme et de curiosité. Au comptoir, à côté de moi, se trouvait un couple. Le garçon avait l'air assez sauvage, comme s'il avait passé une nuit blanche et s'était remis à boire tôt le matin; son regard direct pesait sur moi, un regard lointain aux aguets, des yeux clairs entre le bleu et le vert. Il avait l'air de quelqu'un qui aurait dû être très fatigué mais qui ne l'était pas. Rien de pareil avec la fille à son bras; elle aussi voulait se donner l'air sauvage avec ses cheveux orange et son jean déchiré, son look s'accordait exactement au lieu, parfaitement conventionnel, mais son regard me fuyait, elle était une brave fille, elle le serait toujours, elle ne pouvait pas le cacher. Un silence se fit peu à peu autour de moi, peut-être attendaient-ils un avis officiel de ma part, ils savaient que je faisais partie de l'autre camp, peut-être même m'avaient-ils vu descendre à la cave. La fille derrière le comptoir baissa la musique pour mieux m'entendre, mais je n'avais rien à leur dire. Enfin le garçon m'adressa la parole. Il me demanda qui avait eu cette idée stupide et il voulut savoir pourquoi les pompiers se mêlaient de cette affaire. Sa voix était rauque et je crus percevoir un certain malaise quand il fit son discours. Comme tous les chefs de bande, il savait bien traduire l'atmosphère qui régnait. Il avait compris que sa troupe ne voulait pas croire à cette histoire de bombe. Il savait bien que l'on ne peut rien contre des préjugés et c'est ce qui l'empêchait de tenir un discours raisonnable. D'emblée, sa manière agressive de me questionner ne me laissa aucun choix. J'aurais dû me justifier devant lui, mais je n'en éprouvais ni l'envie ni le besoin. Je haussai les épaules et ne dis rien du tout. Mais il ne voulait pas lâcher le morceau et ajouta: "Bande de lâches, sans rien dans votre froc! Même plus le courage de monter un vrai bara-tin. Si les flics cherchent à nous dégager, qu'ils le disent! Pas besoin d'envoyer des nullards comme vous!" Il croyait pro
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Ich ging zu einem kleinen Café am anderen Ende des Platzes. Es war ziemlich voll von jungen Leuten und war laut von aufgregtem Gerede und Musik. Ich stellte mich an die Theke und bestellte Wasser. Mit meiner blauen Uniform, Werkzeug am Gürtel, und den dicken Botten war ich sofort kenntlich als einer, der nicht dazugehörte. Als Einzelner in ihrer Meute konnte ich keinem gefährlich sein, und ich hoffte darauf, daß mir hier, anders als draußen, wo kollektiver Haß zur Schau getragen wurde, Freundlichkeit begegnen würde, wenn auch durchsetzt mit Skepsis und Neugier. Neben mir an der Theke stand ein Pärchen. Der Junge sah ziemlich wüst aus, wie nach einer durchgefeierten Nacht und als hätte er auch an diesem Morgen schon etwas getrunken; aber sein Blick war wach und lag unverwandt auf mir, wachsam und wie aus der Ferne, mit hellen Augen zwischen blau und grün; wie einer, der müde hätte sein müssen, es aber nicht war. Nichts von alledem bei dem Mädchen an seinem Arm; zwar war sie mit ihrem orange gefärbten Haar und den eingerissenen Jeans auch auf wild getrimmt, den Erfordernissen dieser Zeit und dieses Ortes gehorchend, alles stimmte, aber ihr Blick wich mir brav aus, sie war eine brave Person, sie würde immer brav sein, das konnte sie nicht verbergen. Es wurde leise um mich herum, vielleicht erwarteten sie ja eine offizielle Mitteilung von mir; sie wußten doch, daß ich einer von den anderen war, vielleicht hatten sie sogar gesehen, daß ich dort unten in dem Keller gewesen war. Das Mädchen hinter der Theke stellte die Musik leiser, um besser verstehen zu können. Ich hatte ihnen aber nichts zu sagen. Schließlich sprach der Junge mich an. Er fragte, wer sich diesen ganzen Unsinn ausgedacht hätte und wollte wissen, warum die Feuerwehr seit neuestem bei solchen Spielchen mitwirkte. Seine Stimme klang heiser und ich glaubte zu spüren, wie wenig wohl ihm war in seiner Haut. Er war wohl eine Art Wortführer, der ein gutes Gespür für Stimmungen besaß wie alle Leithammel. Er hatte verstanden, daß seine Leute diese Geschichte von der Bombe einfach nicht glauben wollten. Er wußte um die Bedeutung des Glaubens, und so versagte ihm die Situation, mit der Stimme der Vernunft zu reden. Seine agressive Art zu fragen ließ mir von Anfang an keine Chance; ich hätte mich rechtfertigen müssen, und darauf wollte ich mich nicht einlassen, ich hatte das nicht nötig. Ich zuckte mit den Schultern und sagte gar nichts. Er wollte aber noch nicht locker lassen und setzte hinzu: "Ihr seid Me
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