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La régulation hormonale du nombre et de la longueur des unités de tige (appendice foliaire et structure axillaire, si présente, plus l'entre-noeud) a été étudiée dans des pousses du pin sylvestre (Pinus sylvestris L.) et de l'épinette blanche (Picea glauca (Moench) Voss). Des semis ont été traités par application de six gibbérellines, les GA1, GA3, GA4, GA5, GA9, et GA20, et de deux auxines, l'acide indole-3-acétique (AIA) et l'acide naphtylacétique (ANA), au moment de la croissance des pousses néoformées ou du développement du bourgeon végétatif terminal. Les hormones ont été appliquées par trempage de l'extrémité des pousses, injection dans la tige ou vaporisation sur le feuillage. Les résultats combinés pour les trois méthodes d'application indiquent que l'allongement des pousses (c.-à-d. la croissance des pousses néoformées) a été favorisé par la GA1, la GA3, la GA4 et, de façon moins évidente, la GA9 chez les semis de première année des deux espèces. La stimulation s'est manifestée par une augmentation de la longueur des unités de tige, plutôt que de leur nombre. Toutefois, la GA1, la GA3 et la GA4, chez les deux espèces, et la GA9, chez le pin sylvestre, ont stimulé une augmentation du nombre d'unités de tige formées durant le développement des bourgeons terminaux, comme le reflète le nombre d'aiguilles (épinette blanche) ou de cataphylles (pin sylvestre) présentes sur la pousse issue de ces bourgeons. L'augmentation induite par les GA du nombre d'unités de tige préformées a été associée à une augmentation de la largeur des bourgeons chez l'épinette blanche et à une augmentation de la longueur des bourgeons, ainsi que de la longueur des pousses résultantes, chez le pin sylvestre. Par contre, l'application d'auxines (AIA ou ANA) a eu une influence soit nulle ou négative sur la croissance des pousses néoformées et le nombre d'unités de tige issues du bourgeon terminal, selon la méthode d'application et la concentration utilisée. Nous sommes arrivés à la conclusion, concernant les Pinaceae, (1) que les GA stimulent à la fois l'activité du méristème subapical lors de la croissance des pousses néoformées et l'activité du méristème apical lors du développement des bourgeons végétatifs, et (2) que la voie précoce sans hydroxylation, passant par la GA9, est la principale voie de biosynthèse des GA. Le rôle des auxines dans la régulation du nombre et de la longueur des unités de tige reste à éclaircir.
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