|
Le cèphe du blé [Cephus cinctus Norton (Hymenoptera: Cephidae)] est un important ravageur du blé (Triticum aestivum L.) depuis la fin du 19e siècle. L’utilisation de variétés à tige pleine peut contribuer à réduire les dommages, mais ces variétés sont disponibles uniquement chez le blé de printemps au Canada, et l’expression du trait conférant la résistance au ravageur semble variable. Cinq autres classes de blé sont cultivées à l’échelle de l’aire de répartition du C. cinctus, mais toutes sont sensibles au ravageur. De plus, toute la région à l’intérieur de laquelle se pratique la culture du blé dur (T. turgidum L.) – ouest du Canada, Montana et ouest du Dakota du Nord – est comprise dans l’aire de répartition du C. cinctus. Nous avons cherché à vérifier l’hypothèse selon laquelle les variétés à tige creuse et les variétés à tige pleine réagissent différemment à la densité d’ensemencement (150, 250, 350 ou 450 graines m-2) et selon laquelle ces différences influent subséquemment sur les taux d’infestation par le cèphe du blé et la répartition des parasitoïdes endémiques. Les plus faibles taux d’infestation ont été observés chez la variété de blé dur à tige creuse ‘AC Avonlea’, chez qui les taux d’infestation ont varié en fonction inverse de la densité d’ensemencement. L’expression des gènes responsables du caractère plein des tiges était maximale à la plus faible densité d’ensemencement, mais les rendements grainiers obtenus dans de telles conditions étaient faibles et variables. Chez la variété à tige pleine ‘Lilian’, l’expression du caractère plein des tiges était plus stable à des densités d’ensemencement de 250 ou de 350 graines m-2. Chez toutes les variétés, les rendements grainiers les plus élevés ont été enregistrés aux plus fortes densités d’ensemencement de 350 et de 450 graines m-2. Pour les variétés de blé à tige pleine, nous recommandons l’utilisation d’une densité d’ensemencement faible à modérée pour maximiser la résistance au cèphe du blé, mais pour les variétés à tige creuse, nous recommandons l’utilisation de densités d’ensemencement plus élevées pour optimiser le rendement grainier, réduire les taux d’infestation par le cèphe du blé et accroître le pouvoir compétitif global des cultures.
|