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Les élections d'octobre 2004 au Kosovo, les deuxièmes depuis la mise en oeuvre du régime de l'ONU dans la province, étaient censées accélérer le transfert de responsabilités additionnelles aux institutions administrées localement. Elles ont plutôt uniquement fait ressortir la nécessité d'une nouvelle politique de la part de la communauté internationale. Les représentants officiels de l'ONU ont longtemps soutenu qu'il était essentiel que les Serbes participent aux élections avant que les négociations sur l'avenir de la province puissent commencer. La minorité serbe de la province a néanmoins boycotté les élections. Plus de 100 000 Serbes qui avaient fui la province en 1998-1999 ne peuvent pas rentrer, principalement parce qu'ils craignent pour leur sécurité. (Les estimations du nombre de Serbes au Kosovo varient de 70 000 à 120 000 personnes, comparativement à une population albanaise estimée à 1,8 million de personnes.) Pour leur part, le premier ministre serbe, Vojislav Koštunica, et l'Église orthodoxe de Serbie ont appelé les Serbes à s'abstenir de voter, bien que le président de la Serbie, Boris Tadi , les ait exhortés à participer. Avec 47 % des suffrages exprimés, le parti d'Ibrahim Rugova, la Ligue démocratique du Kosovo, a clairement remporté la victoire et occupe maintenant 48 des 120 sièges que compte l'Assemblée du Kosovo. Le parti de l'ancien commandant de l'UCK, Hashim Thaci, a obtenu 28 % des voix et 26 sièges. Ces deux partis, comme tous les partis albanais au sein de l'Assemblée du Kosovo, sont favorables à l'indépendance de la province. Au début de décembre 2004, Ramush Haradinaj, 36 ans, ancien commandant de l'UCK et membre de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (ou AAK), qui, d'après certaines sources, pourrait aussi être inculpé pour crimes de guerre par le TPIY, a été nommé premier ministre. Cette décision a mis dans une rage folle les autorités serbes et est largement considérée comme un nouvel échec par les diplomates occidentaux et les fonctionnaires internationaux.
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