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De hele uitdrukking op het gezicht, enigszins spottend, zijn wakkere blik die de mijne opvangt, een open blik maar tegelijk zonder twijfel op zijn hoede, steeds op zijn hoede, die felle kleurtoon tussen groen en blauw - weet ik veel wat daar zo onmiskenbaar aan is.
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Le visage d'hier soir ressemblait au visage de jadis. Ce vi-sage a vraisemblablement beaucoup changé depuis, au point qu'il aurait dû m'être méconnaissable, car tout cela remonte à plus de dix ans mainte-nant. Il n'empêche que le degré de ressemblance est stupéfiant. Je joue à un vieux jeu qui me fascinait déjà quand j'étais enfant: Quand on superpose deux images semblables, les différences sautent aux yeux. "Trouvez les sept différences" - c'était dans tous les journaux, et grâce à cette méthode je gagnais tous les concours. Mais aujourd'hui, avec ces deux images, cela ne peut réussir, celles-ci manquent de contours nets. C'est toute son expres-sion quelque peu railleuse, son regard vif et ouvert qui re-tiennent mon regard mais qui en même temps signalent qu'il est sur le qui-vive, toujours sur le qui-vive, et le ton clair de ses yeux hésitant entre le vert et le bleu - comment dirais-je ce qui le distingue entre tous? Ce n'est pas un détail particulier qui me frappe si longtemps après, c'est le pro-duit de plusieurs facteurs. Dans un cas pareil, l'on ne se trompe pas facilement. Ou bien est-ce tout simplement que je ne suis plus habitué à ce "quelque chose" qui courait les rues à cette époque-là, quelque chose de très berlinois, qui n'a rien d'extraordinaire, mais qui, dans l'agitation du Caire forme une dissonance qui peut vous faire douter et vous renvoyer dix ans en arrière.
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Das Gesicht von gesternabend glich dem Gesicht von damals. Wahrscheinlich hat sich dieses Gesicht seither sehr verändert, vielleicht würde ich es nicht einmal wiedererkennen. Immerhin liegt das alles über zehn Jahre zurück. Dennoch ist die Ähnlichkeit verblüffend. Ich spiele ein altes Spiel, das mich schon als Kind faszinierte: Legt man zwei ähnliche Bilder übereinander, springen einen die Unterschiede an. "Finden Sie sieben Unterschiede!" - so geht das ganz flugs. Aber mit diesen beiden Bildern kann es nicht gelingen, sie haben keine scharfen Konturen. Der ganze Ausdruck, etwas spöttisch, sein wacher Blick, der meinen Blick auffängt, ganz offen, und doch zugleich kundtut, daß da einer auf der Hut ist, immer auf der Hut, dieser helle Farbton der Augen zwischen grün und blau - was weiß ich, was daran so unverwechselbar ist. Es sind nicht Einzelheiten, die mich anfallen nach so langer Zeit, es ist eine Summe aus vielen Einzelposten, da ist es schwer, sich zu täuschen. Oder bin ich nur irgendetwas einfach nicht mehr gewöhnt, irgendetwas, das gang und gäbe war zu dieser Zeit in Berlin und was sich manche erhalten haben, manche, die sich nicht mehr geändert haben, etwas ganz und gar nicht Einzigartiges, was einen aber mitten im Trubel von Kairo unsicher macht und zurückreißt in diese Zeit?
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