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La folle avoine (Avena fatua) occasionne davantage de pertes de rendement et de dépenses en herbicides que toute autre mauvaise herbe des Prairies canadiennes. De 2001 à 2005, nous avons mené dans quatre localités des Prairies une étude visant à déterminer l’effet de pratiques répétées de lutte culturale et chimique sur la densité, la biomasse et la production grainière des populations de folle avoine ainsi que sur la biomasse et le rendement grainier de l’orge. Nous avons utilisé deux types de cultivars d’orge (plante courte ou plante haute), deux taux d’ensemencement de l’orge (normal ou double), deux régimes de culture (culture d’orge continue ou rotation orge-canola-orge-pois) ainsi que trois doses d’herbicide, chaque dose étant appliquée d’une année à l’autre aux mêmes parcelles de toutes les cultures. Dans le cas de l’orge, nous avons également utilisé dans chaque parcelle le même type de cultivar et le même taux d’ensemencement d’une année à l’autre. Les pratiques culturales optimales (plante haute, taux d’ensemencement double et rotation des cultures) ont permis de réduire le taux de levée, la biomasse et la production grainière de la folle avoine et d’accroître la biomasse et le rendement grainier de l’orge, particulièrement dans le cas des faibles doses d’herbicide. Avec l’utilisation du quart de la dose normale d’herbicide, la production grainière de la folle avoine a été réduite de 91 % en 2001, de 95 % en 2003 et de 97 % en 2005, dans le cas des pratiques optimales par rapport aux moins bonnes pratiques (plante courte, taux normal d’ensemencement et culture d’orge continue). L’effet synergique des pratiques culturales optimales a permis de réduire le taux de levée, la biomasse et la production grainière de la folle avoine et d’accroître le rendement de l’orge. À titre d’exemple, avec le quart de la dose normale d’herbicide, l’utilisation d’une seule des pratiques optimales a réduit la biomasse de folle avoine de 2 à 3 fois, l’utilisation de deux des pratiques l’a réduite de 6 à 7 fois, tandis que l’utilisation des trois l’a réduite de 19 fois. Les pertes de rendement de l’orge associées aux moins bonnes pratiques culturales ont été partiellement compensées par l’utilisation de doses complètes d’herbicide. Cependant, les pratiques optimales combinées à la plus faible dose d’herbicide ont souvent donné un meilleur rendement en orge que les moins bonnes pratiques combinées à une dose plus élevée d’herbicide.
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