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Des travaux ont été réalisés au cours de l'été 1993 afin de déterminer s'il y avait dans le secteur de Gaspé-Nord, entre Capucins et Gros Morne, des concentrations de homard susceptibles de supporter une pêche commerciale et le cas échéant, de déterminer le type de pêche qui pourrait y être réalisé. La pêche exploratoire s'est déroulée du 5 juillet au 7 août 1993. Dans un premier temps, la pêche s'est déroulée le long de transects déterminés, et dans un second temps, les pêcheurs déterminaient eux-mêmes les sites de pêche à l'intérieur de la zone allouée. Au cours de la première phase (pêche dirigée), 8 homards ont été capturés pour un total de 1229 casiers levés. Au cours de la seconde phase (pêche libre), il s'est capturé 216 homards, pour un total de 3381 casiers levés. Les captures ont été réalisées principalement à faible profondeur (3,6 à 10 m) dans la zone 5 (Rivière-à-Claude à Gros Morne). Les homards capturés étaient d'assez grande taille (moyenne de 95,0 et 97,7 mm LCT pour les femelles et les mâles respectivement). De façon générale, la biomasse de homard dans cette région est très faible, la croissance présumément lente et le potentiel reproducteur faible. La présence de quelques homards de petite taille (60 mm LCT) suggère qu'il pourrait y avoir recrutement local de jeunes homards. Par contre, la production locale de larves est vraisemblablement tôt au tard exportée. Le stock présent serait donc tributaire d'une production provenant d'autres régions, soit par apport larvaire ou par migration des homards au stade benthique. L'ensemble des données recueillies laisse envisager que l'exploitation qui pourrait y être pratiquée serait de faible envergure et possiblement de courte durée si le recrutement est sporadique ou très lent. La mise en place de mesures de conservation de la ressource, par le biais de la protection du potentiel reproducteur est discutable. Tout d'abord, la capacité reproductive de cette population est mise en doute et deuxièmement, ces mesures n'auraient pas d'impact local. Elles pourraient seulement être bénéfiques pour des populations qui seraient tributaires de la population de Gaspé-Nord, et il est peu probable qu'il s'en trouve.
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