|
Les ouvrages sur le sujet sont rares, et l'étude que propose James Kiras s'avère pertinente, rigoureuse et stimulante. L'auteur guide le lecteur à travers son analyse et soutient que militaires et chercheurs ont soit négligé soit minimisé l'intérêt et les effets stratégiques des forces spéciales et des opérations spéciales. Cette omission de cerner toute l'influence et toute l'importance des opérations spéciales dans un contexte stratégique a parfois conduit à une mauvaise utilisation de ces ressources. Pour illustrer son propos, Kiras présente une analyse convaincante de ce que l'on appelle la stratégie et les opérations spéciales, en se penchant d'abord sur le sabotage de l'usine Norsk Hydro à Vemork, en Norvège. Mieux connue sous le nom de « raid de Télémark », cette opération menée pendant la Seconde Guerre mondiale est, selon l'auteur, la quintessence des opérations spéciales. L'objectif était d'anéantir le programme atomique du Reich. Toutefois, le raid a échoué et, cinq mois plus tard, Norsk Hydro relançait sa production d'eau lourde. À la lumière de cette expérience, Kiras soutient que l'efficacité d'une campagne d'opérations spéciales ne réside pas tant dans le potentiel d'action directe de ces forces, mais bien dans la performance de ces dernières tout au long de la campagne. En fait, la question que l'on doit se poser est la suivante : Comment les opérations et la performance des forces spéciales contribuent-elles, aux côtés des forces traditionnelles, à miner le moral et les capacités matérielles de l'adversaire?
|