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JK Oui mais c’était un peu un débat personnel. Pendant la guerre froide, c’est devenu un article de foi, particulièrement aux États-Unis, de penser que la guerre était toujours un acte politique. J’ai toujours pensé que cela sous-estimait le facteur de violence. J’ai toujours pensé que les nombreuses personnes impliquées dans la guerre aimaient tout simplement la violence ou étaient entraînées dans la violence comme une fin en soi, et qu’il était dangereux et réducteur de considérer la guerre comme étant une simple activité politique. Et bizarrement, je pense que le 11 septembre démontre la force de ce point de vue. À mes yeux, Al Qaïda ne semble en rien être une organisation politique. Et ceux qui ont commis ces atrocités ou qui y ont participé n’étaient à l’évidence pas motivés par des raisons politiques. La politique doit en définitive être une activité rationnelle, et si vous êtes prêts à vous suicider, vous cédez à quelque chose qui est profondément irrationnel. C’est donc pour moi une preuve supplémentaire qu’il est très, très dangereux de définir de trop près la nature de la guerre. Je pense que la guerre peut avoir différents aspects et qu’elle se transforme, tout comme un virus se transforme. Je ne sais jusqu’où elle peut encore se transformer au-delà du 11 septembre. Il me semble qu’elle est à son stade final de mutation.
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JK Ja, aber das ist in gewisser Weise ein persönliches Argument von mir. Im Kalten Krieg wurde es ein Glaubenssatz, besonders in den USA, dass Krieg in jedem Fall ein politischer Akt ist. Ich fand immer, dass dabei der Faktor Gewalt unterschätzt wurde. Ich fand immer, dass viele Menschen, die mit Kriegen zu tun haben, einfach Gewalt um der Gewalt willen mögen oder in Gewalt um der Gewalt willen verstrickt werden, und dass es gefährlich und zu kurz gedacht ist, Krieg schlicht und einfach als politische Aktivität zu verstehen. Und seltsamerweise glaube ich, dass der 11. September diese Sichtweise bestätigt. Die El-Kaida scheint mir überhaupt keine politische Organisation zu sein. Und die Beteiligten, die das Verbrechen begingen, waren eindeutig nicht von Motiven beseelt, die man politisch nennen könnte. Politik muss letztlich auf Vernunft beruhen, und wer bereit ist, sich selbst zu töten, gibt sich etwas höchst Unvernünftigem hin. Das ist für mich ein weiteres Indiz dafür, dass es sehr, sehr gefährlich ist, allzu präzise zu definieren, was Krieg ist. Ich denke, Krieg kann viele Formen annehmen - tatsächlich mutiert er, wie ein Virus mutiert. Wie viel weiter er nach dem 11. September noch mutieren kann, weiß ich nicht. Das erscheint mir fast als eine letzte Mutation.
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