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sytuacja przesiedlonych chłopów jest nieco lepsza wraz z powstawaniem we wsiach tzw. „spółdzielni”. Dzięki przydziałowi kawałka ziemi, zwierząt hodowlanych i nasion rodziny chłopskie stopniowo organizują się i przyzwyczajają do robot leśnych i do pracy w kopalni. W 1935 r.
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From 1934, the situation improved for the deported peasants because of the “special artels” that were set up in their villages. Plots of land, cattle and seed stock enabled the families to gradually reorganise their lives. The deportees got used to the forestry and mining work they were given. In 1935, nearly 445,000 deportees were working in the agricultural sector, and 640,000 were employed by industrial firms. The most enterprising peasants managed to get promoted to positions of responsibility, which was made easier by the lack of labour in these remote regions. The demographic turning point was 1935, when births outnumbered deaths. Normalisation also began with the first moves to restore to the peasants their civic rights. However, Stalin’s announcement in January 1935 that there was to be no return sealed their fate. The “kulak operation” in July 1937 began a new wave of purges of “heads of family” in the “special villages”: more than 46,000 “former kulaks” were arrested. A year later, the first amnesties were announced, for young people to leave their assigned villages to pursue their studies or work. Normalisation was also economic: the artels became ordinary kolkhozes. In 1939, Beria even considered ending the peasants’ exile and abolishing the system of “special settlements”. The plan was scrapped because of the new waves of deportation after 1940 and the start of the war. In 1942, nearly 61,000 “labour settlers” were put into uniform, primarily young people. They were removed from the “special registers”. But vigilance was increased for the older generation, who had to wait until the post-war years to be freed from their shameful status. At the end of the 1940s began the slow process of granting amnesty to “former kulaks”, which continued until 1954.
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À partir de 1934, la situation des paysans déportés s’améliore grâce aux artels spéciaux mis en place dans leurs villages. Lopins, bétail et semences permettent aux familles de réorganiser leur vie, petit à petit. Les relégués s’adaptent aux travaux forestiers et miniers auxquels ils sont affectés. En 1935, près de 445 000 déportés travaillent dans le secteur agricole, tandis que 640 000 sont rattachés à des entreprises industrielles. Les paysans les plus entreprenants parviennent à se hisser à des postes à responsabilité, ce que facilite l’absence de main-d’œuvre dans ces régions isolées. L’année 1935 marque un tournant démographique: la natalité reprend le pas sur la mortalité. La normalisation est aussi amorcée avec les premières campagnes de réintégration des paysans dans leurs droits civiques. Toutefois, l’interdiction de retour annoncée par Staline en janvier 1935 scelle le statut des déportés. En juillet 1937, « l’opération koulak » alimente une nouvelle vague de répressions dans les villages spéciaux à l’égard des chefs de famille: plus de 46 000 « ex-koulaks » sont arrêtés. Un an plus tard, s’enclenchent les premières mesures d’amnistie, visant en premier lieu la jeunesse, libre de quitter les villages de résidence pour aller faire des études ou travailler. La normalisation est aussi économique: les artels deviennent des kolkhozes ordinaires. En 1939, Beria envisage même de mettre fin à la relégation des paysans et d’abolir le système des peuplements spéciaux. Ce projet est avorté en raison des nouvelles vagues de déportation du début des années 1940 et de l’entrée en guerre. En 1942, près de 61 000 colons de travail endossent le manteau militaire, en premier lieu les jeunes. Ils sont radiés des registres spéciaux. La vigilance en revanche redouble à l’égard de la vieille génération qui devra attendre l’après-guerre pour être enfin délivrée du statut infamant. La fin des années 1940 voit s’amorcer le lent processus d’amnistie des « ex-koulaks » qui s’étalera jusqu’en 1954.
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