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Ces réalités opérationnelles et politiques évoquent la principale question qui oriente notre recherche ici : étant donné l'histoire de l'engagement de l'OTAN au Kosovo et en Afghanistan, que devraient être les composantes militaires centrales du nouveau concept stratégique de l'OTAN? Pour répondre, je propose trois composantes qu'il conviendrait d'inclure dans le nouveau concept en question pour que l'Alliance reste au centre de notre stratégie sur la sécurité nationale. Tout d'abord, le concept dans son ensemble doit reposer sur l'admission du fait que le nouvel environnement de sécurité de l'OTAN se caractérise par un principe stratégique différent de celui de la guerre froide. En d'autres mots, le déploiement de forces n'entraîne plus la sécurité, et les forces de l'OTAN doivent désormais être fonctionnelles aussi quand elles sont employées activement dans des rôles de combat. En deuxième lieu, en reconnaissant la nature décentralisée et mobile des menaces militaires non étatiques contemporaines pesant sur la sécurité, les auteurs de tout nouveau concept stratégique doivent faire leur le visage de la guerre et prescrire une posture des forces qui met l'accent sur la décentralisation du commandement et du contrôle dans le théâtre d'opérations. Troisièmement, pareille proposition doit aussi prendre en compte le fait que l'OTAN est une alliance axée sur le consensus et que les directives inconditionnelles et autoritaires sur la posture des forces et le commandement et le contrôle seront probablement accueillies avec un scepticisme évident et considérable. Ainsi, me fondant sur les leçons retenues des guerres de l'OTAN au Kosovo et en Afghanistan, je propose d'inclure une restriction clé qui « circonscrit » les moments où la clause serait en vigueur. Essentiellement, comme l'OTAN entreprend des guerres volontaires (Kosovo) et involontaires (Afghanistan), la fonctionnalité de la composante proposée du commandement et du contrôle devrait être directement subordonnée au genre de guerre qui est livrée.
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