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Isabel Grace avait sept ans lorsque, en 1850, les Mackenzie retournèrent à Toronto, où elle fréquenta l’éculé des Sisters of Loretto. Après la mort de son père en 1861, elle-même, sa mère et ses sœurs tinrent une école pendant un certain temps. Son mariage en 1872 avec un avocat plein de promesses et de belle prestance, John King, et leur installation dans une maison de Berlin (Kitchener, Ontario) parurent d’abord combler son besoin de mener grand train. Vive, jolie, portée sur les beaux vêtements et les bijoux, elle était bonne hôtesse, œuvrait à l’église presbytérienne St Andrew, participait aux cercles locaux de musique et encourageait John à développer les capacités intellectuelles de leurs enfants. Ses espoirs se mirent à fondre lorsqu’elle vit que John ne se distinguait pas dans sa carrière d’avocat et ne connaissait pas la réussite, mais tous deux purent envoyer leurs fils, William Lyon Mackenzie* et Dougall Macdougall (Max), à l’université et marier leur fille Janet Lindsey (Jennie) à un bon parti. Quand même, la vie n’était pas facile. Leur fille aînée, Isabel Christina Grace (Bella), ne fut jamais en bonne santé ; elle mourrait en 1915. À compter de 1886, les King habitèrent dans une maison louée, Woodside, près de Berlin. En 1893, ils s’installèrent à Toronto, où John avait accepté un poste de maître de conférences à l’Osgoode Hall. Cependant, il ne faisait pas de percée dans sa pratique privée, si bien que, parvenue à l’âge mûr, Isabel Grace connaissait les difficultés financières, les fréquents déplacements et les déceptions qui avaient marqué son enfance. Elle reporta ses craintes et ses espoirs sur son fils aîné, William Lyon Mackenzie.
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