|
Puccinia triticina (Pt) est une espèce type représentant plusieurs pathogènes fongiques des céréales d’importance économique majeure dans le monde. Dès qu’il s’introduit dans les stomates des feuilles, ce champignon produit des haustoriums intracellulaires, c’est-à-dire des structures associées à l’alimentation. Nous présentons, ici, le premier protéome des structures infectantes des feuilles de blé parasitées. Pour enrichir notre préparation en haustoriums, nous avons eu recours à la filtration et à la centrifugation sur un gradient de saccharose. L’électrophorèse à deux dimensions sur gel de polyacrylamide (2-D PAGE) suivie d’une spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) et la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse et à l’électrophorèse sur gel (GeLC-MS) ont servi à séparer les protéines. Les spectres obtenus ont été comparés au protéome partiel prévu par un génome préliminaire de Pt et des étiquettes de séquences transcrites (EST) ainsi qu’au complément protéique du génome entier présumé du champignon apparenté causant la rouille des tiges du blé, Puccinia graminis f. sp. tritici (Pgt) et à diverses ressources végétales. Nous avons identifié 260 protéines fongiques, dont 16 qui correspondaient à des peptides de Pgt. D’après les données bio-informatiques et/ou la présence d’un peptide signal, au moins 50 protéines seraient sécrétées. Parmi celles-ci, six ont la signature d’une protéine effectrice, certaines sont apparentées et les gènes correspondant à plusieurs d’entre elles semblent appartenir à des familles multigéniques. Plusieurs types de protéines ont été détectées, dont des protéines de structure ribosomiques et des protéines jouant un rôle dans le métabolisme de l’énergie, le métabolisme général et le transport. La RT-PCR utilisée pour mesurer l’expression génique de dix candidats représentatifs au cours de plusieurs stades du cycle de vie a révélé que, lors d’une infection, tous les gènes examinés étaient fortement régulés à la hausse et que quatre d’entre eux n’étaient exprimés qu’au moment de l’infection.
|