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Il y a un épisode de ce pèlerinage historique de l’année jubilaire que j’ai en tête : c’est le jour du départ du Saint Père, cette décision tout à fait imprévue, quand il a demandé de revenir ici, dans cette basilique, pour pouvoir s’arrêter dans une prière solitaire sur le rocher du Calvaire. Cet épisode me revient sans cesse à l’esprit, parce que je crois qu’il est caractéristique de tout le pontificat de Jean-Paul II. Un pontificat vécu à l’ombre de la Croix. Qui parmi nous, en le regardant dans ces dernières années n’aura pas senti au dedans de soi l’écho de la prophétie d’Isaïe, que nous écoutons chaque vendredi au cours du Chemin de la Croix : « Il n’a ni apparence ni beauté pour attirer nos regards, ni splendeur pour nous séduire. Abandonné et rejeté par les hommes, homme de douleur, lui qui connaît bien la souffrance… » C’est ainsi que nous est apparu désormais Jean-Paul II : icône de celui qui «par sa sainte Croix a racheté le monde ». Mais malgré cette pauvre apparence physique, le Saint Père continuait à être dans le monde le témoin de la Résurrection du Christ et de sa signification libératrice pour tout homme. Du reste, ici, il y a cinq ans, le pape avait dit : « La Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ est le signe que le Père éternel est fidèle à sa promesse et qu’il fait naître une nouvelle vie à partir de la mort (…) La Bonne Nouvelle de la Résurrection ne peut jamais être dissociée du mystère de la Croix ».
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