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Avec la révolution industrielle, l’homme commença à malmener le cycle de l’azote qui se perpétuait depuis des millions d’années. La combustion du bois, du charbon, des gaz et du pétrole produit de grandes quantités de composés azoté, potentiellement nocifs pour la santé. Le coup de grâce fut donné au début du XXe siècle, lorsque des scientifiques découvrirent comment produire de l’azote biodisponible à partir de l’azote atmosphérique, moyennant une grande quantité d’énergie et une très forte pression. « On pouvait ainsi puiser à tour de bras dans les réserves inépuisables d’azote atmosphérique », explique Christoph Moor. Depuis, l’azote ne provient plus seulement du bétail, mais aussi des sacs d’engrais. Chaque année, d’énormes quantités de fertilisants chimiques sont ainsi épandues sur les champs, assurant l’alimentation d’une population mondiale en hausse constante. Le cycle s’est mué en système ouvert: en Suisse, moins de la moitié de l’azote demeure chaque année à l’intérieur du cycle « sols agricoles - produit des champs - bétail - sols agricoles ».
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