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Les grand-mères irakiennes passent les dernières années de leurs vies à se battre pour réclamer les bases d'une vie digne. Une femme qui a élevé 9 enfants et des douzaines de petits-enfants mérite d'être entourée par ses proches sur son lit de mort. Mais les enfants et les petits-enfants de Bibi sont tous éparpillés dans une diaspora entre quatre continents. Elle sera enterrée sur le sol africain, où mon père et toute la famille auront sûrement le plus grand mal du monde à se rendre. Sa tombe, bien sûr, sera encore moins accessible que si elle avait été enterrée à côté de mon grand-père à Bagdad comme elle le souhaitait. Elle ne méritait pas de passer les derniers jours de sa vie sous les sanctions et l'occupation étrangère. Je parie que jamais au cours de sa longue vie, elle n'aurait pu prédire qu'elle serait déracinée de la seule ville dans laquelle elle a toujours vécu.
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