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Während der Naziherrschaft erfuhr das Wort Reise im Sinne von Emigration und Okkupation seine äußerste Perversion: Hie der Emigrant Walter Benjamin, auf der Flucht vor den deutschen Häschern bei der Pyrenäenüberquerung, dort der Okkupant Ernst Jünger, der Besatzungsoffizier auf einem Pariser Hoteldach, ein Glas Burgunder in der Hand.
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Le premier chapitre du livre évoque les poètes baroques Moscherosch et Grimmelshausen en passant par les lettres de Liselotte von der Pfalz jusqu'à Johann Gottfried Herder qui réfléchit sur les Lumières françaises. Le livre consacre son second chapitre aux descriptions des évènements révolutionnaires, à la "nouvelle époque de l'histoire du monde" (Goethe) avec, entre autres, des textes de Hölderlin, de Chamisso et de Büchner. Au XIXème siècle, Ludwig Börne et Heinrich Heine écrivent de Paris, la capitale du mouvement libéral, Theodor Fontane décrit, en tant que chroniqueur, les batailles de la guerre des années 1870, alors qu'à la fin du XIXème siècle jusqu'au début de la première guerre mondiale, Paris était la métropole des artistes et des hommes de lettres européens. Un rapprochement des peuples hésitant suit les affrontements guerriers de 1914 à 1918, durant la période d'après-guerre des années vingt. Cependant, les relations privées nouées avec une cordialité grandissante dans les relations franco-allemandes prennent fin avec la prise de pouvoir d'Hitler le 31 janvier 1933. Durant la domination nazie, le mot "voyage", dans le sens d'émigration et d'occupation, expérimenta sa dimension la plus perverse: ici l'émigré Walter Benjamin traversant les Pyrénées pour fuir les sbires allemands, là-bas l'occupant Ernst Jünger, officier d'occupation sur le toit d'un hôtel parisien, un verre de bourgogne à la main. Après les explorations des paysages dépeuplés par les corps et les âmes laissés par la guerre, il y eu d'abord des essais politiques puis entre les personnes pour faire des alliances et vivre ensemble, essais qui agitèrent les esprits après la seconde guerre mondiale et qui trouvèrent leur expression littéraire dans les textes de Gottfried Benn jusqu'à Wolf Biermann, de Wolfgang Koeppen jusqu'à Günter Kunert.
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